Et l’amour dans tout ça ?

Blog | Sophie Cohen psychologue Paris 5e

Y aurait-il deux types d’amour, l’amour charnel et l’amour véritable, ou bien seraient-ce les deux facettes d’un sentiment unique ?

Freud n’emploie pas le terme « amour ». Il distingue « courant tendre » et « courant sensuel ». Le courant tendre, « amour véritable », « amour proprement dit » (Psychologie des foules et analyse du moi), s’oppose au courant sensuel qui se limite à la satisfaction du besoin sexuel.

L’attrait de l’objet s’amenuisant considérablement une fois la satisfaction obtenue.

Ces deux courants donneront naissance, d’une part, à l’attachement à la famille, transmis de génération en génération, et, d’autre part, à un sentiment marqué par l’ouverture à l’autre, plus spécifiquement sexuel et qui se réinvente à chaque génération.

Freud évoquera l’« interrelation entre ce qu’il y a de plus élevé et ce qu’il y a de plus bas » (Trois Essais sur la théorie sexuelle). À la fois ce qui fait succomber la chair et ce qui attire vers le ciel.

Le premier amour

L’amour est le premier affect humain. C’est envers la mère que le petit d’homme l’éprouvera de prime abord. La mère incarne le premier objet d’amour, pour le petit garçon comme pour la petite fille. Selon le mythe œdipien, la petite fille se détourne ensuite de la mère – avec hostilité, souvent – pour élire le père comme objet de son amour. Alors que le petit garçon déplace cette hostilité sur le père.

Une forte relation au père est souvent la répétition d’une relation à la mère tout aussi forte : l’amour de la petite fille pour son père serait la répétition du premier amour pour la mère.

Garçons et filles devront renoncer – ou tenter de renoncer – aux objets parentaux comme objets d’amour pour trouver celui ou celle qu’ils aimeront et dont ils seront aimés. Viendront ensuite les méandres du sentiment amoureux, de la rencontre qui bouleverse, du plaisir qui saisit, de l’inévitable insatisfaction.

Tomber amoureux n’est en fait qu’une répétition, une manière de retrouver l’amour que l’on a connu petit pour ce premier objet. Entre trouver et retrouver, il y a l’expérience de la perte, du renoncement, qui rend possible la rencontre avec l’autre.

Un autre, source d’un amour tendre comme d’un attrait sexuel.